Merci Patron
Merci patron !
film documentaire satirique de François Ruffin (2016)
François Ruffin aime le milliardaire Bernard Arnault et son groupe de luxe LVMH. Lorsqu'il apprend que la famille Kuhn se retrouve au chômage pour cause de délocalisation d'un sous-traitant de LVMH, il décide de rencontrer Bernard Arnault en personne pour régler ce "malentendu"...
film documentaire satirique de François Ruffin (2016)
François Ruffin aime le milliardaire Bernard Arnault et son groupe de luxe LVMH. Lorsqu'il apprend que la famille Kuhn se retrouve au chômage pour cause de délocalisation d'un sous-traitant de LVMH, il décide de rencontrer Bernard Arnault en personne pour régler ce "malentendu"...
Merci Patron est une transposition du style Michael Moore en France, à savoir une auto-fiction où le réalisateur joue le rôle principal en visant par la dérision et le culot à renverser l'ordre établi et le ronron des puissants. La cible désignée est la plus caricaturale qui soit et cela sert parfaitement le propos du film, comme cette scène où Ruffin et ses acolytes sont chassés de l'Assemblée générale des actionnaires. La plèbe fait peur aux milliardaires qui ne sont plus tranquilles dans leurs propres réunions !
Entre réalité et fiction
Comme Michael Moore retournant à Flint, Ruffin suit une famille populaire du Nord, près de chez lui. Les Klur jouent le jeu devant la caméra, ne sachant pas toujours si Ruffin blague ou pas. Il se dégage un sentiment étrange, mélange de documentaire écrit manipulatoire et de moments de crue vérité. La séquence de négociation avec le "nettoyeur" de LVMH est à ce titre absolument sidérante, si bien que l'on se demande encore après la fin du film s'il s'agissait d'un acteur ou d'une véritable caméra cachée tant l'on revit des moments des meilleurs polars au cinéma...
La France d'en bas à l'assaut de la mondialisation
Le propos est totalement politique (François Ruffin est d'ailleurs candidat aux législatives en 2017) et dénonce la mondialisation inhumaine qui broie les hommes pour des profits en délocalisant les emplois. Le film met en regard la simplicité d'une famille d'employés qui ne voient ni mal ni vengeance mais ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent plus travailler, face à l'arrogance glaciale d'Arnault qui craint avant tout une mauvaise communication pour son groupe et peut régler l'affaire en quelques secondes avec son agent spécial, sorte de Michael Clayton. Le chantage de Ruffin n'est pas un problème. Il ne faut simplement pas que cela se sache... Dans cette guerre asymétrique tous les coups sont permis. Le film est souvent manipulateur, mais face à un tel cynisme est-ce un problème?
Conscients que dans un système politique délégitimé et un système médiatique contrôlé le combat passe par la communication, un nombre croissant de réalisateurs entrent ainsi en guérilla via le documentaire. Ruffin et son Merci Patron en fait partie. On lui souhaite bon courage.
Sofiène
Entre réalité et fiction
Comme Michael Moore retournant à Flint, Ruffin suit une famille populaire du Nord, près de chez lui. Les Klur jouent le jeu devant la caméra, ne sachant pas toujours si Ruffin blague ou pas. Il se dégage un sentiment étrange, mélange de documentaire écrit manipulatoire et de moments de crue vérité. La séquence de négociation avec le "nettoyeur" de LVMH est à ce titre absolument sidérante, si bien que l'on se demande encore après la fin du film s'il s'agissait d'un acteur ou d'une véritable caméra cachée tant l'on revit des moments des meilleurs polars au cinéma...
La France d'en bas à l'assaut de la mondialisation
Le propos est totalement politique (François Ruffin est d'ailleurs candidat aux législatives en 2017) et dénonce la mondialisation inhumaine qui broie les hommes pour des profits en délocalisant les emplois. Le film met en regard la simplicité d'une famille d'employés qui ne voient ni mal ni vengeance mais ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent plus travailler, face à l'arrogance glaciale d'Arnault qui craint avant tout une mauvaise communication pour son groupe et peut régler l'affaire en quelques secondes avec son agent spécial, sorte de Michael Clayton. Le chantage de Ruffin n'est pas un problème. Il ne faut simplement pas que cela se sache... Dans cette guerre asymétrique tous les coups sont permis. Le film est souvent manipulateur, mais face à un tel cynisme est-ce un problème?
Conscients que dans un système politique délégitimé et un système médiatique contrôlé le combat passe par la communication, un nombre croissant de réalisateurs entrent ainsi en guérilla via le documentaire. Ruffin et son Merci Patron en fait partie. On lui souhaite bon courage.
Sofiène