Partie d'échecs entre Puissances
Servitude
Bande-dessinée d'Eric Bourgier et Fabrice David.
4 tomes parus/5.
Après avoir parcouru et façonné le monde pendant des millénaires, les Puissances ont disparu, laissant les hommes seuls face à leurs luttes de pouvoir. Lorsqu'une main invisible s'agite en une sombre machination, le fragile équilibre qui maintient ces civilisations en regard se rompt. Les certitudes de chacun vont se retrouver ébranlées: sur la terre d'Anoerer les hommes sont ils libres ou asservis ?
Bande-dessinée d'Eric Bourgier et Fabrice David.
4 tomes parus/5.
Après avoir parcouru et façonné le monde pendant des millénaires, les Puissances ont disparu, laissant les hommes seuls face à leurs luttes de pouvoir. Lorsqu'une main invisible s'agite en une sombre machination, le fragile équilibre qui maintient ces civilisations en regard se rompt. Les certitudes de chacun vont se retrouver ébranlées: sur la terre d'Anoerer les hommes sont ils libres ou asservis ?
Les auteurs ont fait leurs premières armes dans le jeu de rôle et cela se ressent tant dans la caractérisation des personnages que dans la complexité de leur univers. D'une subtilité hors norme, Servitude est une somme, un projet qui peut être comparé au Trône de fer par son ambition et la méticulosité de sa réalisation.
Un travail d'orfèvre.
Eric Bourgier est un artisan, un patient besogneux qui met trois ans à produire chacun des albums de la série. Travaillant sur des papiers très grand format, il peaufine chaque détail de décors ou d?accessoires qui ont pour lui autant d'importance dans la case que les visages de premier plan. Son trait n'est pas le plus technique et reste d'un classicisme qui rappelle les années 80 de l'époque des publications "A suivre", mais il dégage une authenticité terriblement attrayante. Certaines séries grand public se consomment. "Servitude" se savoure avec d'autant plus de plaisir que la création a été longue... signe de perfection. L'esprit qui se dégage est celui qui transparaît dans le travail de Peter Jackson sur le "Seigneur des Anneaux", le même amour de l'authenticité, la même conviction que les plus infimes détails ne sont pas une perte de temps mais construisent un ensemble crédible. Le parti pris graphique du sépia renforce cette impression d'authenticité et accentue des encrages qui donnent une texture rarement vue depuis les travaux de Bourgeon.
Une ethnographie médiéval-fantastique.
Le scénario est dans la même veine, obscure, intelligent, distillant des bribes à chaque tome comme la lente construction d'une tapisserie médiévale. Si l'intrigue suit un personnage-témoin, c'est bien le fracas des ambitions politiques et surtout la description au scalpel des différentes sociétés qui composent ce monde qui passionnent. Chacun des volumes détaille l'une des factions en présence et s'accompagne de documents aidant à comprendre le fonctionnement social et politique de ces peuples, tantôt sous forme de glossaire, tantôt sous forme de récits annexes. Le travail préparatoire est immense et seule une infime partie de la "bible" des auteurs semble être révélée dans la série. Servitude est une BD exigeante, mais d'une exigence passionnante.
Comparable au grand-oeuvre de Bourgeon "Les compagnons du crépuscule", Servitude est probablement le projet de BD franco-belge le plus abouti de cette décennie avec "Universal War one". A lire absolument.
Sofiène
Un travail d'orfèvre.
Eric Bourgier est un artisan, un patient besogneux qui met trois ans à produire chacun des albums de la série. Travaillant sur des papiers très grand format, il peaufine chaque détail de décors ou d?accessoires qui ont pour lui autant d'importance dans la case que les visages de premier plan. Son trait n'est pas le plus technique et reste d'un classicisme qui rappelle les années 80 de l'époque des publications "A suivre", mais il dégage une authenticité terriblement attrayante. Certaines séries grand public se consomment. "Servitude" se savoure avec d'autant plus de plaisir que la création a été longue... signe de perfection. L'esprit qui se dégage est celui qui transparaît dans le travail de Peter Jackson sur le "Seigneur des Anneaux", le même amour de l'authenticité, la même conviction que les plus infimes détails ne sont pas une perte de temps mais construisent un ensemble crédible. Le parti pris graphique du sépia renforce cette impression d'authenticité et accentue des encrages qui donnent une texture rarement vue depuis les travaux de Bourgeon.
Une ethnographie médiéval-fantastique.
Le scénario est dans la même veine, obscure, intelligent, distillant des bribes à chaque tome comme la lente construction d'une tapisserie médiévale. Si l'intrigue suit un personnage-témoin, c'est bien le fracas des ambitions politiques et surtout la description au scalpel des différentes sociétés qui composent ce monde qui passionnent. Chacun des volumes détaille l'une des factions en présence et s'accompagne de documents aidant à comprendre le fonctionnement social et politique de ces peuples, tantôt sous forme de glossaire, tantôt sous forme de récits annexes. Le travail préparatoire est immense et seule une infime partie de la "bible" des auteurs semble être révélée dans la série. Servitude est une BD exigeante, mais d'une exigence passionnante.
Comparable au grand-oeuvre de Bourgeon "Les compagnons du crépuscule", Servitude est probablement le projet de BD franco-belge le plus abouti de cette décennie avec "Universal War one". A lire absolument.
Sofiène