Les maîtres de l'animation japonaise
A l'ombre du maître Miyazaki a grandie toute une génération de réalisateurs d'"Anime" pour adultes qui n'ont pas encore la notoriété de leur mentor. Si "Akira", "Ghost in the shell" ou "Ame et Yuki" vous parlent, vous n'avez pas fini de découvrir la richesse de l'animation japonaise !
La grande gloire d'Hayao Miyazaki est d'avoir démocratisé l'animation
japonaise en occident et notamment en France où elle était jusqu'à
récemment synonyme de dessin-animé pour enfants. Si tous ses films ont été encensés à juste titre, la critique n'a que rarement fait la distinction entre ses films pour petits (Ponyo, Totoro) et ceux pour adultes (Mononoke, le Château ambulant).
Mamoru OSHII, le philosophe
Et pendant ce temps une autre facette de l'animation japonaise, plus proche du chef d'oeuvre de Katsuhiro Otomo "Akira", s'est développée dans des cercles initiés à la Science-Fiction ou au manga. Mamoru Oshii, intellectuel contemplatif exigeant, propose ainsi l'alliance du manga classique (il a travaillé sur toutes les productions "mainstream" des grands studios japonais) et d'une réflexion philosophique très francophile. Si vous croyiez que Manga et Nouvelle Vague (dont il se réclame) étaient des antithèses, vous vous trompiez. Avec "Ghost in the Shell"(adapté d'un manga de Masamune Shirow), cité par James Cameron, Spielberg et les Wachowski, il adapte l'un des plus célèbres mangas cyberpunk dans un long métrage virtuose de scènes d'action mythiques et de réflexions sur la nature de l'homme, la psyché et l'intelligence artificielle. Ce film a influencé toute la SF hollywoodienne jusqu'au récent "Ex Machina" et voit une transposition littérale en prise de vue réelle sortir en salles prochainement...
Une fausse suite, plus ambitieuse et réflexive encore, "Innocence: Ghost in the shell" a même concouru en sélection officielle à Cannes ! Avant la consécration, Oshii fut remarqué au Japon avec le diptyque "Patlabor I et II". Là encore il utilise une série TV grand public pour y glisser sa sensibilité et ses questionnements sur l'humanité et nos sociétés. Sous la forme d'enquêtes policières Oshii dresse des tableaux zen sublimés par la musique de Kenji Kawaï. Deux véritables chefs d'oeuvre méconnus... Et lorsqu'il ne réalise pas, le réalisateur produit et scénarise "Jin-Roh", magnifique ode à Jean-Pierre Melville et aux films complotistes de la guerre froide, où une section occulte de la police japonaise menace de renverser l'ordre établi.
SATOSHI KON, le prodige
Mamoru OSHII, le philosophe
Et pendant ce temps une autre facette de l'animation japonaise, plus proche du chef d'oeuvre de Katsuhiro Otomo "Akira", s'est développée dans des cercles initiés à la Science-Fiction ou au manga. Mamoru Oshii, intellectuel contemplatif exigeant, propose ainsi l'alliance du manga classique (il a travaillé sur toutes les productions "mainstream" des grands studios japonais) et d'une réflexion philosophique très francophile. Si vous croyiez que Manga et Nouvelle Vague (dont il se réclame) étaient des antithèses, vous vous trompiez. Avec "Ghost in the Shell"(adapté d'un manga de Masamune Shirow), cité par James Cameron, Spielberg et les Wachowski, il adapte l'un des plus célèbres mangas cyberpunk dans un long métrage virtuose de scènes d'action mythiques et de réflexions sur la nature de l'homme, la psyché et l'intelligence artificielle. Ce film a influencé toute la SF hollywoodienne jusqu'au récent "Ex Machina" et voit une transposition littérale en prise de vue réelle sortir en salles prochainement...
Une fausse suite, plus ambitieuse et réflexive encore, "Innocence: Ghost in the shell" a même concouru en sélection officielle à Cannes ! Avant la consécration, Oshii fut remarqué au Japon avec le diptyque "Patlabor I et II". Là encore il utilise une série TV grand public pour y glisser sa sensibilité et ses questionnements sur l'humanité et nos sociétés. Sous la forme d'enquêtes policières Oshii dresse des tableaux zen sublimés par la musique de Kenji Kawaï. Deux véritables chefs d'oeuvre méconnus... Et lorsqu'il ne réalise pas, le réalisateur produit et scénarise "Jin-Roh", magnifique ode à Jean-Pierre Melville et aux films complotistes de la guerre froide, où une section occulte de la police japonaise menace de renverser l'ordre établi.
SATOSHI KON, le prodige
Il n'y a pas que chez les acteurs et les chanteurs que de jeunes talents disparaissent trop tôt. En seulement quatre films avant que le cancer ne l'emporte, celui qui a travaillé avec Oshii et Otomo devient l'un des plus ambitieux représentants de l'Anime japonais à l'étranger. "Perfect Blue", hommage évident à Hitchcock, tisse une construction hachée schizophrène qui emporte le spectateur dans un brouillage des réalités.
Mamoru HOSODA, le successeur
Doté d'un solide parcours sur les grandes productions TV (Dragon Ball, Sailor Moon,...), Hosoda incarne la relève des glorieux aînés. Traitant souvent de la filiation dans des univers où l'identité est liée à des métamorphoses, il propose des films semblant plus proches de l'univers Ghibli (le studio de Miyazaki). Un magnifique coffret du "garçon et la bête" disponible à la Mémo permet de découvrir la conception de ce très beau film faisant référence à Moby Dick...
Katsuhiro OTOMO, la singularité
Auteur du monument du manga, opéra apocalyptique de 2000 pages, Otomo est une exception au Japon. Son auto-adaptation d'Akira a marqué pour toujours l'animation japonaise par la qualité technique et l'ambition du projet. Il est dit que les producteurs, impressionnés par le succès du manga, n'auraient pas regardé à la dépense et auraient pris peur en découvrant les sommes atteintes... Officiellement Otomo (grand prix d'Angoulême en 2016) n'a réalisé que deux longs-métrages d'animation, "Akira" et "Steamboy", quête steampunk dans l'Angleterre victorienne.
Auteur du monument du manga, opéra apocalyptique de 2000 pages, Otomo est une exception au Japon. Son auto-adaptation d'Akira a marqué pour toujours l'animation japonaise par la qualité technique et l'ambition du projet. Il est dit que les producteurs, impressionnés par le succès du manga, n'auraient pas regardé à la dépense et auraient pris peur en découvrant les sommes atteintes... Officiellement Otomo (grand prix d'Angoulême en 2016) n'a réalisé que deux longs-métrages d'animation, "Akira" et "Steamboy", quête steampunk dans l'Angleterre victorienne.
Makoto SHINKAI, la nouvelle génération
Le plus jeune de ces réalisateurs, Makoto Shinkai, réalise "La tour au delà des nuages" alors qu'il a à peine trente ans et enchaîne ensuite les longs-métrages avec succès au Japon, mais n'est pas distribué en salles en France. Ses films jouissent d'un bon bouche à oreille en DVD, jusqu'au phénomène "Your name", sorti cette année et devenu rapidement le second plus gros succès de l'animation japonaise de l'histoire et le quatrième film d'animation le plus vu dans le monde...
Sofiène