Putain d'usine
Roman. Pour ado/adulte.
Putain d'usine d'Efix et Jean-Pierre Levaray. Petit à petit, 2007. 134 p.
Entré à l’usine pour faire un peu de sous, l’auteur ne comptait pas y rester. 30 ans plus tard il y est toujours, enfermé dans un emploi qui l’ennuie, l’use, l’aliène. Il raconte les accidents mortels, les tâches rébarbatives, les chefs ingrats, les luttes syndicales, la camaraderie. Servi par le style âpre des dessins comme des mots, ce témoignage suscite la colère et l’empathie.
Entré à l’usine pour se faire un peu de sous, l’auteur ne comptait pas y faire de vieux os. Trente ans plus tard il y est toujours, à se battre avec ses camarades pour garder un emploi qui pourtant l’ennuie, l’use, l’aliène. Il raconte les accidents mortels, les tâches rébarbatives, les chefs ingrats, les luttes syndicales. Parfaitement mis en valeur par le style de l’illustration, sombre et âpre tout en rappelant les cartoons, ce témoignage écœure et enrage. Il rappelle qu’en France, soudainement ou à petit feu, l’usine tue, “c’est dans les statistiques : les ouvriers vivent moins longtemps que les cadres”. Mais, surtout, il appelle à l’empathie pour des ouvriers qui font rarement l’objet de récits. Découpée sous forme d’anecdotes de quelques pages, cette bande-dessinée fait écho aurécit plus poétique mais tout aussi difficile qu’écrit Joseph Ponthus douze ans plus tard.
Johanna