La Conjuration des imbéciles
Roman pour adultes
La Conjuration des imbéciles, John Kennedy Toole, 10-18, 2002, 533 p.
Imbéciles conjurés, prosternez-vous devant l'empereur du chaos ! Ou plutôt, planquez-vous dare dare car l'inénarrable Ignatius J. Reilly s'apprête à faire de votre vie un enfer. Avec La Conjuration des imbéciles, John Kennedy Toole prouve que le pire se croise parfois au coin de la rue.
La Conjuration des imbéciles, John Kennedy Toole, 10-18, 2002, 533 p.
Imbéciles conjurés, prosternez-vous devant l'empereur du chaos ! Ou plutôt, planquez-vous dare dare car l'inénarrable Ignatius J. Reilly s'apprête à faire de votre vie un enfer. Avec La Conjuration des imbéciles, John Kennedy Toole prouve que le pire se croise parfois au coin de la rue.
"Décidé à ne fréquenter que mes égaux, je ne fréquente bien évidemment personne puisque je suis sans égal." Pour le coup, on le croira sur parole cet Ignatius J. Reilly, personnage sidérant de cuistrerie et dénué de la moindre parcelle de vertu humaine. Trentenaire obèse étudiant en littérature médiéval, cet hypocondriaque pédant, verbeux, grossier et asocial vit chez sa maman (qu'il tyrannise) et semble considérer son existence comme une arme ultime pour empoisonner celle des autres.
Pour autant, ce nuisible n'enfile jamais le costume élégant du génie du mal. Non, son truc à lui, c'est la lamentation geignarde et la protestation scandalisée si possible beuglée en place publique, tant il est vrai que le monde est dirigé par des imbéciles qui se sont conjurés contre lui. Chez Ignatius, tout échec est un complot universel et les rares micro-succès qu'il obtient sont élevés au rang d'exploit homérique. Ignatius J. Reilly est si phénoménalement dysfonctionnel que la société reste tétanisée par l'incrédulité. Nous-même, on se pince : que ce type ne se retrouve pas sous les verrous avant le deuxième chapitre tient en soi du pur prodige.
Chaos et embarras gastriques
Ce roman de John Kennedy Toole a été publié à titre posthume en 1980. Triste histoire en vérité : son auteur s'est suicidé en 1969, à l'âge de 31 ans, déprimé et épuisé par les rejets à répétition des éditeurs. Après des années d'efforts, sa mère réussit finalement à faire publier le livre que son fils considérait comme son chef d'oeuvre. En 1980, La Conjuration des imbéciles est piètrement tiré à 2500 exemplaires. L'année suivante, il remportait le prix Pulitzer.
Critiquer La Conjuration est une entreprise particulièrement périlleuse tant l'éléphantesque anti-héros du roman piétine toutes valeurs sociales communément admises. Anarchiste par nature, le monstre braille pourtant sa foi en l'ordre social et la bienséance. Une bienséance rudement malmenée dès que surgissent ses lubies professionnelles, politiques, philosophiques ou simplement ses embarras gastriques, fort nombreux. On reste pantois devant l'indescriptible chaos produit par l'énergumène. À défaut de toute explication, reste la seule voie de secours : un fou rire inextinguible voire une petite gigue, pour faire bonne mesure dans le n'importe quoi ambiant.
Eric
Pour autant, ce nuisible n'enfile jamais le costume élégant du génie du mal. Non, son truc à lui, c'est la lamentation geignarde et la protestation scandalisée si possible beuglée en place publique, tant il est vrai que le monde est dirigé par des imbéciles qui se sont conjurés contre lui. Chez Ignatius, tout échec est un complot universel et les rares micro-succès qu'il obtient sont élevés au rang d'exploit homérique. Ignatius J. Reilly est si phénoménalement dysfonctionnel que la société reste tétanisée par l'incrédulité. Nous-même, on se pince : que ce type ne se retrouve pas sous les verrous avant le deuxième chapitre tient en soi du pur prodige.
Chaos et embarras gastriques
Ce roman de John Kennedy Toole a été publié à titre posthume en 1980. Triste histoire en vérité : son auteur s'est suicidé en 1969, à l'âge de 31 ans, déprimé et épuisé par les rejets à répétition des éditeurs. Après des années d'efforts, sa mère réussit finalement à faire publier le livre que son fils considérait comme son chef d'oeuvre. En 1980, La Conjuration des imbéciles est piètrement tiré à 2500 exemplaires. L'année suivante, il remportait le prix Pulitzer.
Critiquer La Conjuration est une entreprise particulièrement périlleuse tant l'éléphantesque anti-héros du roman piétine toutes valeurs sociales communément admises. Anarchiste par nature, le monstre braille pourtant sa foi en l'ordre social et la bienséance. Une bienséance rudement malmenée dès que surgissent ses lubies professionnelles, politiques, philosophiques ou simplement ses embarras gastriques, fort nombreux. On reste pantois devant l'indescriptible chaos produit par l'énergumène. À défaut de toute explication, reste la seule voie de secours : un fou rire inextinguible voire une petite gigue, pour faire bonne mesure dans le n'importe quoi ambiant.
Eric