ICARE
ICARE
Manga de Moebius et Taniguchi (1997)
Dans un monde dystopique où un pouvoir dictatorial est contesté par des mutants terroristes, nait un enfant, Icare, sur qui la gravité n'a pas de prise. Enfermé par les autorités, il devient l'objet de toutes les convoitises alors qu'il s'efforce de découvrir le monde qui l'entoure...
Manga de Moebius et Taniguchi (1997)
Dans un monde dystopique où un pouvoir dictatorial est contesté par des mutants terroristes, nait un enfant, Icare, sur qui la gravité n'a pas de prise. Enfermé par les autorités, il devient l'objet de toutes les convoitises alors qu'il s'efforce de découvrir le monde qui l'entoure...
Album one-shot très particulier, Icare marque la seule collaboration entre deux monstres sacrés de la BD mondiale (aujourd'hui tous deux disparus): le français Jean Giraud alias Moebius et le plus français des mangakas japonais, Jiro Taniguchi.
Un projet de série avorté
Depuis longtemps Jean Giraud (utilisant le pseudo de Moebius pour ses oeuvres de Science-fiction) a eu le souhait de travailler à l'international. Il s'installa un temps aux Etats-Unis et y dessina un album du Surfer d'argent, monument qui influença toute une génération de dessinateurs américains. Il travailla sur le projet adaptation de Dune par Jodorowsky, puis sur les films Alien, Abyss ou le Cinquième élément et finit tout naturellement par se tourner vers le Japon à une époque où le manga explosait en France.
Taniguchi, lui, dessinait depuis longtemps mais dans un style qui ne correspondait pas au public nippon et à l'inverse avait les faveurs des critiques français. Moebius lui proposa un projet de série au long court dont ICARE n'est que le premier (et seul) tome, pour notre plus grande déception.
L'influence d'Akira
Dès les premières pages l'influence d'Akira est évidente. L'interview de Moebius en fin d'album indique étrangement que cette influence a été inconsciente. Et pourtant, les grands panoramas de villes extrêmement détaillées, les scientifiques sans éthique, les machines tentaculaires et la situation politique insurrectionnelle, tout rappelle le chef-d'oeuvre d'Otomo. Le trait de Taniguchi en revanche apporte une poésie qui tranche avec la dureté du projet de Moebius (ce dernier voulait décrire des séquences de sexe qui ont été rejetées par l'éditeur japonais), le mélange des deux créant une alchimie vraiment intéressante, notamment par le thème du vol très présent dans l'oeuvre de Moebius.
Les thèmes de SF sont classiques dans ICARE et laissaient présager une grande série dystopique. La lecture de l'album (qui n'est que l'introduction à la série morte-née) est un peu frustrante et la lecture de l'interview intelligemment insérée par l'éditeur en devient indispensable, notamment pour la compréhension des modes de fonctionnement très différents entre les trois univers de la BD mondiale que sont le Japon, les États-Unis et la France.
Sofiène
Un projet de série avorté
Depuis longtemps Jean Giraud (utilisant le pseudo de Moebius pour ses oeuvres de Science-fiction) a eu le souhait de travailler à l'international. Il s'installa un temps aux Etats-Unis et y dessina un album du Surfer d'argent, monument qui influença toute une génération de dessinateurs américains. Il travailla sur le projet adaptation de Dune par Jodorowsky, puis sur les films Alien, Abyss ou le Cinquième élément et finit tout naturellement par se tourner vers le Japon à une époque où le manga explosait en France.
Taniguchi, lui, dessinait depuis longtemps mais dans un style qui ne correspondait pas au public nippon et à l'inverse avait les faveurs des critiques français. Moebius lui proposa un projet de série au long court dont ICARE n'est que le premier (et seul) tome, pour notre plus grande déception.
L'influence d'Akira
Dès les premières pages l'influence d'Akira est évidente. L'interview de Moebius en fin d'album indique étrangement que cette influence a été inconsciente. Et pourtant, les grands panoramas de villes extrêmement détaillées, les scientifiques sans éthique, les machines tentaculaires et la situation politique insurrectionnelle, tout rappelle le chef-d'oeuvre d'Otomo. Le trait de Taniguchi en revanche apporte une poésie qui tranche avec la dureté du projet de Moebius (ce dernier voulait décrire des séquences de sexe qui ont été rejetées par l'éditeur japonais), le mélange des deux créant une alchimie vraiment intéressante, notamment par le thème du vol très présent dans l'oeuvre de Moebius.
Les thèmes de SF sont classiques dans ICARE et laissaient présager une grande série dystopique. La lecture de l'album (qui n'est que l'introduction à la série morte-née) est un peu frustrante et la lecture de l'interview intelligemment insérée par l'éditeur en devient indispensable, notamment pour la compréhension des modes de fonctionnement très différents entre les trois univers de la BD mondiale que sont le Japon, les États-Unis et la France.
Sofiène