Résumé :
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Deux qui s'aiment, de Jürg Schubiger et Wolf Erlbruch, décline dans une vingtaine de poèmes toutes les nuances de l’amour. « L’amour », premier texte, est un dialogue, une déclaration très dissymétrique entre un caribou plein d’élan et un hibou. Tous les deux sont assis sur une branche, étrange pour un élan ! Les pieds rentrés du gros animal et son sabot maladroit disent son embarras, le tendre côte à côte avec le hibou dit l’amour. Qui parle ? On ne sait pas « l’amour ça tonne et pétarade mais c’est aussi doux et délicat ».
Ce texte liminaire donne le la : l’amour c’est tout et son contraire ! D’un texte à l’autre se construit une carte du tendre où s’expriment la joie du bonheur, la lassitude d’entre nous soit dit, voire même l’amour considéré comme une bonne affaire pour finir en beauté par une lettre d’amour. Côte à côte, de dos, solidement assis sur un banc, face à la lumière, deux ours « tout simplement ». Jürg Schubiger offre dans cet opuscule tout un art de vivre avec des hauts et des bas, il dit l’importance de la parole parfois dérisoire et du secret, du silence Il est formidablement accompagné dans cette entreprise par les Illustrations de Wolf Erbuch, nez à nez, bouche à bouche, toutes formes de baiser comme un début d’émoi. Autre parti-pris d’illustration, la dissymétrie : un grand / un petit ; en situation d’équilibre plus ou moins précaire comme un symbole de la situation amoureuse. A lire pour le bonheur de l’image et l’impertinence des situations qu’il génère. A lire comme un (petit) manuel de l’art d’aimer, doux, amer mais doux surtout … pour être ému sans céder à l’émotion, éveiller la sensibilité, voire la sensualité, la sexualité. A lire, à relire, à garder sous la main pour découvrir à chaque fois de nouvelles finesses dans les allers-retours du texte et de l’image.
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