Sans Lendemain
Jake Hinkson, Gallmeister Éditions.
« (...) les yeux rivés sur la route devant nous, en voulant de toutes nos forces qu'elle soit derrière nous ».
1947. Billie Dixon travaille à Los Angeles pour PRC, un petit studio qui produit des films de série B. Rien à voir avec la Warner ou la Fox. Son job est de faire la tournée des petites salles de bleds paumés pour y vendre les productions de la société. À Stock's Settlement, petite ville de l'Arkansas d'à peine quelques centaines d'habitants, Billie a rendez-vous avec Claude Jeter, propriétaire de l'Eureka. Celui-ci est en conflit avec Obadiah Henshaw, le prédicateur de Stock's Settlement. Le pasteur voit Satan dans tout ce que véhicule Hollywood. Dans ses prêches, il exhorte ses brebis à ne pas fréquenter l'établissement de Claude. Si Billie parvient à convaincre l'homme d'église d'être moins vindicatif dans ses discours, s'il accepte de lever l'interdit, Claude s'engage à lui prendre plusieurs des bobines qui remplissent le coffre de sa voiture. Tel est le deal.
Comme de bien entendu, l'entrevue tourne mal. D'abord en raison des propos houleux d'Obadiah, lorsqu'il comprend que Billie est venue le trouver pour des raisons qui concernent le cinéma. Ensuite, parce qu'au premier regard, elle est irréversiblement attirée par Amberly Henshaw, la jeune & très belle femme du pasteur. Billie sait d'instinct, d'expérience, que ce n'est pas une bonne idée. Mais Amberly semble séduite elle aussi.
Cette attraction, ce désir, vont mettre Billie au pied du mur, la forcer à agir de telle sorte qu'il n'y ait plus de retour possible, qu'il n'y ait plus d'alternatives autres que le mensonge & la fuite...
« (...) les yeux rivés sur la route devant nous, en voulant de toutes nos forces qu'elle soit derrière nous ».
1947. Billie Dixon travaille à Los Angeles pour PRC, un petit studio qui produit des films de série B. Rien à voir avec la Warner ou la Fox. Son job est de faire la tournée des petites salles de bleds paumés pour y vendre les productions de la société. À Stock's Settlement, petite ville de l'Arkansas d'à peine quelques centaines d'habitants, Billie a rendez-vous avec Claude Jeter, propriétaire de l'Eureka. Celui-ci est en conflit avec Obadiah Henshaw, le prédicateur de Stock's Settlement. Le pasteur voit Satan dans tout ce que véhicule Hollywood. Dans ses prêches, il exhorte ses brebis à ne pas fréquenter l'établissement de Claude. Si Billie parvient à convaincre l'homme d'église d'être moins vindicatif dans ses discours, s'il accepte de lever l'interdit, Claude s'engage à lui prendre plusieurs des bobines qui remplissent le coffre de sa voiture. Tel est le deal.
Comme de bien entendu, l'entrevue tourne mal. D'abord en raison des propos houleux d'Obadiah, lorsqu'il comprend que Billie est venue le trouver pour des raisons qui concernent le cinéma. Ensuite, parce qu'au premier regard, elle est irréversiblement attirée par Amberly Henshaw, la jeune & très belle femme du pasteur. Billie sait d'instinct, d'expérience, que ce n'est pas une bonne idée. Mais Amberly semble séduite elle aussi.
Cette attraction, ce désir, vont mettre Billie au pied du mur, la forcer à agir de telle sorte qu'il n'y ait plus de retour possible, qu'il n'y ait plus d'alternatives autres que le mensonge & la fuite...
« L'histoire du monde était l'histoire de la mort. (...) Nous naissons tous pour mourir ».
Il y a, dans l'ambiance & la rédaction de ce roman, le sentiment sous-jacent d'un drame proche à venir ; l'impression que Billie Dixon court à sa perte est assez rapidement perceptible. L'emploi qu'elle occupe à la PRC est somme toute précaire, & la PRC elle-même l'est peut-être tout autant. Lorsqu'elle débarque à Stock's Settlement, elle y est la seule étrangère. Il est donc exclu de passer inaperçu. Dans des petites villes comme celle-ci, à peine un fait se produit qu'il est déjà connu & relayé par toutes & tous. Billie est homosexuelle. En 1947, c'est un délit répréhensible au regard de la loi. À Hollywood, la Chasse aux Sorcières ne visait pas que les (soi-disant) communistes ! Obadiah Henshaw a la réputation d'un homme qui pourrait être dangereux, de quelqu'un qu'il ne faut certainement pas prendre à la légère. Cela combiné au fait que Billie tombe amoureuse peut-être pour la première fois (contrairement aux relations sans lendemains qu'elle a entretenues jusqu'alors), tous les signes sont là, qui montrent que les choses sont en train de vraiment très mal tourner. Jusqu'à l'inévitable...
Un roman noir, un hommage au genre, un rythme entraînant qui va crescendo, & une écriture qui rend vite dépendant.
Fred.
Il y a, dans l'ambiance & la rédaction de ce roman, le sentiment sous-jacent d'un drame proche à venir ; l'impression que Billie Dixon court à sa perte est assez rapidement perceptible. L'emploi qu'elle occupe à la PRC est somme toute précaire, & la PRC elle-même l'est peut-être tout autant. Lorsqu'elle débarque à Stock's Settlement, elle y est la seule étrangère. Il est donc exclu de passer inaperçu. Dans des petites villes comme celle-ci, à peine un fait se produit qu'il est déjà connu & relayé par toutes & tous. Billie est homosexuelle. En 1947, c'est un délit répréhensible au regard de la loi. À Hollywood, la Chasse aux Sorcières ne visait pas que les (soi-disant) communistes ! Obadiah Henshaw a la réputation d'un homme qui pourrait être dangereux, de quelqu'un qu'il ne faut certainement pas prendre à la légère. Cela combiné au fait que Billie tombe amoureuse peut-être pour la première fois (contrairement aux relations sans lendemains qu'elle a entretenues jusqu'alors), tous les signes sont là, qui montrent que les choses sont en train de vraiment très mal tourner. Jusqu'à l'inévitable...
Un roman noir, un hommage au genre, un rythme entraînant qui va crescendo, & une écriture qui rend vite dépendant.
Fred.